Cette position géographique fait de la Mauritanie le trait d'union entre l'Afrique du Nord (Maghreb) et l'Afrique Subsaharienne.
Quelques indications géographiques et institutionnellesLa superficie du territoire mauritanien est de 1.030.000 Km² dont prés de 80% sont désertiques. La population est estimée en 2004 à 3 Millions d'habitants (2.980.000 exactement). Le territoire est divisé administrativement en 13 Wilayas (régions), 53 Moughâtaas (départements) et 216 communes.
Depuis son indépendance, la Mauritanie a connu trois phases institutionnelles dans son histoire :
1. 1960-1978, le pays est régi sous un régime présidentiel avec une assemblée nationale issue d'un seul et unique parti.
2. 1978-1991 la Mauritanie a été dirigée par un pouvoir militaire d'exception.
3. Depuis 1991, un processus de démocratisation est mis en place. Il vise à libéraliser la vie politique, syndicale et médiatique.
Cependant les résultats sont contestables car le pays est toujours sous le joug du même président depuis 1984 ; celui là même qui a été à l'origine d'une répression jamais égalée contre une partie de la population mauritanienne vivant dans les régions du sud. La presse reste muselée ; quant au parti politique, malgré leur nombre (17) ils sont peu représentatifs et ont une marge de manœuvre très limitée.
Quelques repères économiquesLa situation économique de la Mauritanie est très difficile. Avec prés de 3 millions d'habitants comme nous l'avons déjà signalé, la Mauritanie figure au 152e sur les 174 pays les plus pauvres de la planète recensés par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement).
Le revenu par habitant y est de 367 dollars par habitant en 2000. Prés de 46% de la population vivent au-dessous du seuil de la pauvreté. Le taux d'accès aux soins est de l'ordre de 65% et le taux brut de scolarisation avoisine 86%. L'économie mauritanienne souffre de plusieurs handicaps dont notamment une base exportatrice et fiscale très réduite et une faible insertion dans l'ensemble régional Ouest africain mais aussi maghrébin.
Les principales ressources naturelles sont le minerai de fer (13% du PIB et 61,6% des exportations en 2002) et la pêche (16% du PIB et 37,7% des exportations). Le pays pourra compter dans les années à venir (en fait dés fin 2005) sur ses réserves pétrolières off-shore et on shore et de gaz. La production est estimée à prés de 300.000 barils /jours aux horizons de 2007.La Mauritanie pourra en outre dépendre de son potentiel aurifère et diamantifère dés cette année.
En attendant de jours meilleurs, la Mauritanie a connu une hausse vertigineuse de son taux d'inflation qui a atteint 13% cette année sans tenir compte de la variation des prix de pétrole. Les principaux partenaires commerciaux de la Mauritanie sont la France avec 30% des achats extérieurs. Elle reste aussi son premier investisseur et son deuxième client après l'Italie. La France est également le deuxième bailleur de fonds après le Japon dans l'aide bilatérale accordée à la Mauritanie qui représente 26% de l'APD (Aide Publique au Développement) soit 27 millions de dollars.
Après avoir étudié les principales caractéristiques de l'économie mauritanienne, nous allons mettre en évidence le profil de la pauvreté pour mieux démontrer les conditions qui s'y rattachent et la pertinence de notre projet.
Quelques indices sur la pauvretéComme nous l'avons déjà mentionné, la moitié de la population mauritanienne vit au-dessus du seuil de la pauvreté même si par ailleurs les indicateurs sociaux que nous allons voir tendent plutôt vers l'amélioration. Pour l'illustrer nous prenons un seul exemple, celui de la pauvreté des ménages, qui est passée de 50,4% en 1990 à 40,7% en 1996. C'est l'arbre qui cache la forêt.
Dans le domaine éducatif, les données montrent un rattrapage exceptionnel vis à vis des statistiques de la sous –région. Elles mettent en évidence l'alignement des taux de scolarisation des filles (83,5%) et des garçons (87,6%). Cependant des disparités existent entres les zones rurales et les centres urbains où la scolarisation est beaucoup plus accentuée. Quant à l'alphabétisation, son taux est passé chez les adultes de plus de 60% d'analphabètes en 1990 à prés de 42% aujourd'hui.
Dans le domaine sanitaire, la persistance de certaines maladies infectieuses et parasitaires restent prégnantes. Leur impact est aggravé par le taux élevé de malnutrition et une émergence considérable de maladies non transmissibles.
La construction et la réfection de nombreux postes et centres de santé ont permis une croissance rapide du taux d'accessibilité à des structures sanitaires. Cette initiative s'est accompagnée d'un redéploiement du personnel de la santé. Cependant et comme c'est souvent le cas, la couverture varie selon les régions du fait de la dispersion des populations et des problèmes de mobilité géographique.
L'accès à l'eau potable demeure aussi un problème crucial, seul 19,1% de la population disposait d'un raccordement au début du second millénaire en Mauritanie. Si les zones rurales sont plus démunies en terme d'infrastructures de services sociaux de base, il va s'en dire que les zones urbaines également concentrent d'importantes poches de pauvreté, surtout dans les quartiers d'habitat précaire. Les conditions d'hygiène y sont très mauvaises et un tiers des habitants ne disposent pas d'un accès direct à l'eau potable.